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Un approvisionnement sûr et durable en minéraux critiques : la clé de la décarbonation en Europe 

Par Sinead Kaufman, chef de la direction, Minéraux, Rio Tinto


DERNIÈRE MISE À JOUR : 18 November 2022

L’Europe est à un carrefour.

Ses ambitieuses politiques de transition écologique et numérique dépendent d’un approvisionnement suffisant en matières critiques telles que l’aluminium, le cuivre, le nickel, le lithium et les terres rares. Pourtant, les ressources de l’Europe sont relativement peu exploitées et le continent est tributaire des importations, une position vulnérable dans un marché mondial de plus en plus compétitif et imprévisible dominé par une poignée d’acteurs. Prenons l’exemple du lithium, un composant essentiel des batteries pour véhicules électriques, ordinateurs, et téléphones portables ainsi que des technologies d’énergie renouvelable, entre autres. En 2020, la Banque mondiale a prédit que la production mondiale de minéraux comme le lithium, le graphite et le cobalt devra augmenter de près de 500 % d’ici à 2050 pour répondre à la demande croissante de technologies liées aux énergies renouvelables. Trois milliards de tonnes supplémentaires de minéraux et de métaux seront nécessaires pour l’énergie éolienne, solaire et géothermique, ainsi que pour le stockage de l’énergie. Il est clair qu’il n’y a actuellement pas assez de projets miniers (actuels ou futurs) dans le monde pour combler cette demande.

La question n’est donc plus de savoir si l’Europe doit exploiter ses propres terres, mais plutôt comment elle peut le faire de manière durable et responsable, dans quel délai et à quel prix.

Le projet de règlement sur les matières premières, que la Commission européenne détaillera bientôt, est un pas dans la bonne direction. Mais proposer des changements législatifs ne suffira pas. Les États européens doivent en faire davantage pour encourager les nouveaux projets miniers sur leur territoire. L’adoption de cette perspective est d’autant plus urgente que l’industrie a besoin de nombreuses années pour trouver, développer et exploiter de nouveaux gisements. Cela exige un investissement technologique, humain et financier important. Les pays les plus ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique, comme la France et l’Allemagne, doivent redoubler d’efforts pour développer ces projets, qui fourniront directement à leurs propres industries (de l’automobile au numérique en passant par les énergies renouvelables, entre autres) les métaux dont elles ont besoin pour freiner, à terme, le changement climatique.

Solar and wind power

Rio Tinto, un partenaire en faveur d’une politique active sur les matières premières

En matière d’exploitation minière, chaque pays et chaque région est différent. Ce qui fonctionne dans un grand pays comme l’Australie et le Canada ne fonctionnera pas nécessairement dans une région plus peuplée comme l’Europe. Les grandes sociétés minières, comme Rio Tinto, utilisent l’innovation et les nouvelles technologies pour réévaluer en permanence leurs façons de faire.

Nous nous sommes déjà engagés à investir plus de 7 milliards de dollars à l’échelle mondiale dans la décarbonation et les méthodes d’exploitation minière durables. Nous avons l’intention de passer à l’énergie renouvelable pour alimenter les sites miniers, électrifier les procédés et, si possible, nous doter de parcs d’équipements mobiles électriques. Nous augmentons également nos investissements dans la recherche et le développement afin d’accélérer la mise au point de technologies permettant à nos clients de décarboner leurs activités.

Les technologies et les partenariats joueront un rôle important. Enfin, nous accordons la priorité au capital de croissance dans les produits de base essentiels à l’atteinte de l’objectif net zéro, et nous nous attachons à trouver, à produire et à raffiner les minéraux critiques en misant sur les sites, les technologies et les partenariats.

L’innovation sera cruciale pour atteindre ces objectifs.

Relever les défis de l’Europe

Bien entendu, l’industrie minière a également un rôle à jouer. Elle doit énoncer clairement les plans visant à aider l’Europe à s’approvisionner en matières premières critiques, mais aussi faire preuve d’engagement envers les communautés européennes.

Nous sommes conscients, en tant qu’entreprise et en tant qu’industrie, que nous n’avons pas toujours été exemplaires dans le passé, et nous en avons tiré des leçons.

Nous devons continuer à travailler avec encore plus d’ardeur pour rétablir la confiance de toutes les parties prenantes concernées et être plus transparents auprès des communautés qui accueillent nos projets et dans lesquelles nous vivons et travaillons. Toutes les voix doivent être entendues et écoutées. Notre industrie se doit aussi d’investir davantage dans les technologies, dans l’optique de créer des techniques d’exploration et de production plus respectueuses de l’environnement, de rendre les procédures de recyclage plus efficaces et de traiter les résidus miniers comme une ressource, et pas seulement comme des déchets. La transition écologique du continent est en jeu et Rio Tinto est prêt à soutenir l’Europe de manière constructive et en partenariat pour contribuer à un avenir plus vert.

Image credits: © Fahroni via Canva.com, © Marcus Millo via Canva.com

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